Présentation du cycle « Peut-on – et comment – penser l’avenir du service public ? »

Peut-on – et comment – penser l’avenir du service public ?

Le service public est inefficace – Le service public est menacé et doit être protégé – Le service public coûte trop cher – Le service public est essentiel à la cohésion sociale – Le service public est irréformable – Le service public souffre.

Alors que le débat sur les évolutions et l’avenir du service public n’est pas nouveau, la diffusion récente du rapport du « comité d’action publique 2022 » (CAP 2022), et les perspectives de réformes qu’il préfigure, lui donne une actualité qui nous interpelle. Au travers de ses objectifs (améliorer la qualité pour les usagers ; moderniser l’environnement de travail des agents ; accompagner la baisse des dépenses publiques) et des 22 propositions « pour changer de modèle », ce rapport nous offre l’occasion de nous interroger sur la grille de lecture dont nous avons besoin pour comprendre les enjeux et penser les modalités de transformation du service public, à partir de la prise en compte des mutations sociétales d’une part et du travail réel et de l’organisation du travail d’autre part.

Le service public est un « service » et comme tel pose une série de questions : comment qualifier la nature des besoins et des attentes des citoyens ? selon quel principe concevoir des réponses adéquates : l’égalité entre tous ou l’équité face à une diversité de besoins ? comment organiser le travail qui cherche à réaliser la valeur du service : un dispositif qui administre des prestations ou qui soutient des relations ? comment s’assurer de la pertinence des actions engagées, lorsqu’on cherche à s’affranchir de la seule « logique du chiffre » ? comment s’assurer que les moyens organisationnels mis en œuvre ne viennent abîmer les ressources que la réalisation du service requiert ?

Le service public est aussi « public », ce qui renvoie aux modalités de gouvernance et à des principes d’organisation du travail. La puissance publique est-elle la mieux à même d’assurer le service public, entre garantie de défense de l’intérêt général et lourdeur d’un appareil bureaucratique qui se tient à distance des personnes ? Sous quelles conditions l’activité du secteur privé (associations, mouvement coopératif, « société à objet social élargi »), peut-elle se rendre capable de prendre en charge les externalités sociales historiquement dévolues à l’État ? De quelle manière la contractualisation de l’emploi des professionnels peut-elle sécuriser la qualité du travail, la coopération, l’engagement subjectif dans la relation ? Comment instituer de nouveaux espaces de concertation et d’évaluation, notamment à l’échelle territoriale, favorisant la proximité, la coopération, la solidarité ?

Au cœur d’un débat qui tend à polariser les opinions et les positions, y compris au sein de nos communautés professionnelles, Atemis propose d’aborder les questions actuelles du « service public » en interrogeant les conditions réelles de création de la valeur visée, d’un point de vue professionnel, organisationnel et institutionnel. Saurons-nous dessiner les contours d’une réforme pertinentepour construire le service public souhaitablede demain ?

Pour ce faire, nous nous proposons de croiser le regard d’acteurs ayant réfléchi à la question « de l’intérieur » et des retours d’expériences de nos propres interventions dans différents milieux (hôpitaux, justice, collectivités, éducation, organismes de délégation…).