Cycle « La santé dans la crise » : Repenser la compétence, un enjeu de sortie de crise

Repenser les raisons et les modalités du rapport Santé et Travail suggère d’éclairer à nouveau la relation entre la compétence et la santé. Cette relation ne va pas de soi. La compétence est tournée vers la performance, la santé vers le social. En trente ans d’usage, le concept gestionnaire de compétence est devenu un incontournable, au moins comme levier supposé de performance en GPEC, en formation, dans les procédures d’évaluation voire, dans les systèmes de classification. Qu’en est-il au regard de l’expérience et de l’évolution du travail lui-même ? En faisant des compétences un attribut des personnes et non un effet d’organisation, le concept et les pratiques associées participent d’une mise en invisibilité supplémentaire du travail derrière l’emploi, d’une négation des coopérations derrière des attributs individualisés, d’une sous estimation de la capacité à agir sur des processus contextualisés derrière des exigences et des pré-requis formels.

Pour autant, la compétence existe. Elle ne se limite pas à des connaissances codifiables qui précèderaient l’action, mais elle est bien un actif immatériel, elle est objet d’investissements immatériels. Refonder le concept de compétence fait partie des enjeux d’une sortie de crise respectueuse de la centralité du travail. Pour cela, il faut penser la compétence (capacité à s’affronter au réel) comme opérateur de santé.

C’est ce que propose de faire Xavier Baron, sociologue, associé ATEMIS.

François Hubault, ergonome et cofondateur d’ATEMIS, anime le débat.

 

La conférence dans son intégralité :