Changer le travail, changer les formes d’emploi pour faire face au chômage

La lutte contre le chômage et la création d’emplois demeurent, maintenant depuis quarante ans, des questions sans réponse satisfaisante. Notre analyse des mutations du travail, en tant qu’activité créatrice de valeur, et nos convictions portant sur la centralité du travail dans l’émancipation des personnes et le développement de la société, nous conduisent à affirmer que sans impulser des formes d’organisation du travail nouvelles et des formes de management entièrement repensées et renouvelées, il n’est pas possible de prendre en charge ces défis. Il n’y aura pas de réponse au chômage sans changer notre compréhension de ce qui se joue dans le travail, sans repenser son organisation comme son management, et inventer de nouvelles « formes d’emploi ».

La thèse de la fin du travail est une thèse permissive qui confond la fin souhaitable d’une organisation du travail associée à des rapports de subordination et d’aliénation, avec la fin du travail lui-même. Cette thèse empêche de penser et d’inventer des voies nouvelles. Or, les mutations en cours, sociétales, écologiques, générationnelles… ouvrent des perspectives d’activité de travail renouvelées dont la finalité se déplace vis-à-vis d’une société industrielle marquée ces dernières années par le sceau de la domination de la finance de marché. Ces nouvelles activités contribuant au « bien vivre alimentaire », à de nouvelles façons d’habiter les villes comme les campagnes, au développement de la santé physiologique et mentale ‒ ressort de la créativité ‒, à l’émergence de nouvelles mobilités, à la généralisation de l’accès à la culture… induisent un nouveau rapport à l’économique et à l’emploi.

Cette conférence présentera des expériences en cours dans le domaine du « bien vivre alimentaire ». Elle sera l’occasion de soumettre à la réflexion et à la discussion les conditions d’émergence de nouvelles activités, de nouvelles formes d’organisation et de coopération par le travail. Ce sera, aussi l’occasion de s’interroger sur les conditions d’émergence de nouvelles formes d’emplois, sur les plans juridique et institutionnel, susceptibles de dépasser les rapports de subordination et d’aliénation dominant actuellement.

Dominique Hays, Président des Jardins de Cocagne, créateur et directeur du PTCE (Pole Territorial de Coopération Economique) du Pays d’Audruicq, Thomas Lamarche, Professeur d’économie à l’Université Paris Diderot, Directeur-Adjoint de l’Unité Mixte de Recherche (UMR) du CNRS LADYSS, Co-fondateur de La Manufacture Coopérative, coopérative de recherche action et Christian du Tertre, directeur scientifique d’ATEMIS et Président de l’Association Travail et Politique, ouvriront ces échanges.

La conférence dans son intégralité :